BOUDDHA


Tu ne peux pas voyager sur un chemin sans être toi-même le chemin -Bouddha-

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Carnet de route


Mercredi 2 juin 2010 :

Je suis parti tôt ce matin, et me suis dirigé vers Nieuls ou mon arrivée fut un peu « chaotique », dans la mesure ou ma « chambre »a été réservée à d'autres personnes du coup, je dois dormir dans une grande pièce qui sers de bibliothèque et de salle de réunion,
Je vais devoir dormir par terre: ma première nuit commence bien!!!
Comme je suis arrivé tôt, j'en ai profiter pour visiter l'Abbaye,Frédéric m'a ému en venant me faire une visite avant d'aller à Fontenay- le-Comte.
J'ai un peu mal aux épaules, aux pieds, mais tout va bien pour l'instant.
Ma présence intrigue, moi je me sens légèrement gêné car il y a des enfants qui attendent de passer leur examen de musique,J'ai hâte d'avoir un peu de calme, de me retrouver seul. Ces gamins qui passent leur examen pour passer en 3eme année doivent ressentir la même appréhension que moi. C'est pas le même objectif mais la situation est cocasse.
Pour l'instant je n'ai pas de contact avec mes "voisins" de chambre (un couple venant du Mont-St-Michel), à suivre...
Frédéric me manques, j'aurais aimé qu'il soit avec moi pour partager cette aventure.

Jeudi 3 Juin :

Je suis à Saint-Hilaire-La-Palud. Partit à 7 h de Nieul-sur-l'Autise je suis arrivé à 12h.
Le centre équestre est superbe, il fais beau et Frédéric est venu me rendre une magnifique visite. Il m'a accompagné pour acheter de la nourriture.
Je ne sais quoi dire devant tant d'Amour, qu'il soit béni...
C'est dur de le voir partir et moi rester seul, j'aimerais tellement qu'il soit avec moi a découvrir les paysages merveilleux que j'ai vu.
Ici, je suis avec des jeunes handicapés, Hier je me suis retrouvé avec des enfants fiévreux devant un examen aujourd'hui avec des enfants qui ont "des étoiles dans la tête", innocent du monde qui les entourent. Je pense à leur Âme venues sur la terre pour apprendre, mais apprendre quoi?.
Je suis entouré de chevaux, il fais bon vivre ici mais je me sens mis à nu, à fleur de peau, angoissé, triste et heureux à la fois. J'ai l'impression d'avoir mon champ émotionnel aux aguets, mais je sais au fond de moi que j'ai la chance d'être aimé et de pouvoir entreprendre ce chemin. J'ai conscience qu'il faut que je dois passer par ces émotions pour grandir!. Le couple vient d'arriver au centre équestre, mais ne semble pas disposer à trop engager la conversation. Je sais juste qu'ils finissent demain leur route. Je ne les reverrais plus.

Vendredi 4 Juin :

Je suis arrivé à Surgéres vers 11h30 et je suis logé chez les Maziéres, un couple de retraités très accueillant. J'ai une belle chambre et un bon lit. Ils m'ont offert le repas du midi et nous avons pu discuter avec une de leur amie de choses très intéressantes et très intimes pour eux.
Demain s'annonce une grosse journée, comme je n'ai pas trouvé à me loger sur Saint-Jean-d'Angély, Frédéric nous a trouvé un gîte, il viendra me chercher demain sur le chemin,Chouette!!! sa présence me rassure.
Il fait chaud et suis fatigué, j'ai eu pleins de commentaires sur le blog et suis heureux et ému de l'encouragement de tous. Merci.

Samedi/dimanche 5 et 6 juin :

J'ai commencé la journée en ne retrouvant pas le chemin parallèle indiqué par les Maziéres donc du coup, j'ai du retourné en centre ville et prendre la route indiqué par mon guide.
L'étape étais longue et beaucoup de campagne traversée la plupart du temps sans personne rencontré.
Arrivé à Puyrolland, il a fallu monté les 55 m dénivelé et n'ayant pas vu le petit chemin qu'il fallait emprunter (pourtant je lui tournais le dos quand je me suis arrêté pour la pause), j'ai suivi le chemin....cycliste et donc tourné en rond pendant une heure.
Il a donc fallu que je remonte Puyrolland pour retrouver ces flèches jaunes. Très tôt ce matin, je m'étais déjà ma dirigé à l'église isolée... bref aujourd’hui c'est journée erreurs.
Épuisé j'ai poursuivi jusqu'à St loup ou Frédéric m' a rejoins. A l'heure ou j »'écris je suis toujours à Archingeay ou j'ai préfère rester ce dimanche tranquille afin de soulager ma cheville. L'endroit est magnifique, je suis avec Frédéric, je suis heureux. Nous revenons d'avoir été diner das un super resto à Taillebourg.
Je repars donc demain pour Saintes. Je suis très ému de l'attrait des gens pour mon chemin et suis reconnaissant à Frédéric pour son travail merveilleux. Il capte mes émotions à travers ses récits.
C 'est une très belle journée sur mon camino. Des moments inoubliables...

Lundi/mardi 7 et 8 juin :

J'ai repris le chemin hier Lundi ou je suis arrivé à saintes.
A St-Eutrope j'y ai rencontré Albert un pèlerin qui vient du Mont-St-Michel, nous avons partagés le gîte et il est reparti très tôt le matin. Je ne l'ai pas croisé sur ma route aujourd'hui.
A 'heure ou j'écris, 17h35, nous sommes Mardi 8 Juin, et je suis à Pons.
Ma cheville me fait souffrir encore. Après une brève ballade dans le centre ville (ou un passage pharmacie fut nécessaire), je retrouve le calme de ma chambre d'accueil.
Le moins évident pour moi se sont les haltes, car je me retrouve chez des étrangers et ce n'est pas simple d'arriver ainsi chez les gens, mais je ne me suis pas retrouvé pour le moment dans des situations compliquées concernant mon hébergement. Je vais essayer de varier au maximum mes endroits de repos.
Demain est une longue journée, et je me questionne sur le parcours : la sécurité ou la facilité???.

Mercredi 9 juin :

J'ai donc choisi de faire confiance à Monsieur Richard et d'emprunter la route (plus rapide).
Après un départ à 5 h 45 environ : j'ai quitté Pons pour suivre la N137 jusqu'à Plassay, cela m'a fais gagné des kms et j'avoue je ne suis pas déçu, même si la route était encombré. Le temps n'y été pas non plus mais bon finalement j'ai pu rejoindre le chemin balisé à Plassay. Ma cheville à l'air d'aller mieux, et je n'ai pas été gêne par la douleur.
En arrivant à Mirambeau, je croyais que j'étais arrivé et bien non, il a fallu plusieurs appels aux Tardy, puis à l' office du tourisme pour qu'ils m'indique la route. Je croyais qu'il suffisais juste de traverser la N137,mais les chambres d'hôtes vues n'étaient pas chez les bons Tardy!!!
Finalement, j'ai enfin pu trouver « chez glory » ou après une bonne douche, j'ai du repartir en courant à la recherche de mon guide, perdu sur la route !! Grosse frayeur.
Comme quoi, il faut que je sois plus attentif et de ne pas croire la réussite atteinte avant d'arriver au but. Tout peut se passer. Bonne leçon.
Je me repose donc, pour l'instant je suis seul, j'attends le repas que je dois partager avec mes hôtes, à suivre...

Jeudi 10 juin :

Le repas à Mirambeau fut un peu « contraint » des deux parts. Je n'ai pas été très à mon aise, peut-être avait-il eu une dispute de famille, je ne sais ,mais j'ai pas trouvé l'ambiance super top. Bon quand on arrive chez des gens, il est vrai que l'on ne sait jamais dans quelles circonstances de leur vie ils se trouvent..
Un espagnol est arrivé dans la soirée, il était parti de Santiago à vélo et il partait jusqu'au Mont pour ensuite redescendre par l'Italie.
Après une nuit ou il a ronflé un peu, nous avons pris le petit déjeuner avec monsieur Tardy qui m'a conduit à l’église afin d'écouter une messe pour les pèlerins (j'étais le seul car mon compagnon de chambre ayant préfère reprendre la route après le petit déjeuner). Un monsieur m'a remplis ma gourde de son jus de fruit et je suis reparti..sous la pluie.
La fin de l'étape fut assez étonnante: alors que j'ai suivi les flèches jacquaire scrupuleusement, celles ci ne correspondaient pas à mon guide, qui lui, m'indiquer de surtout suivre les flèches jacquaire! À ne rien y comprendre, es-ce un deuxième chemin?..
Bref de ce fait je suis arrivé à 11h27 en ayant gagné 3 km mais en longeant la route encore une fois!!.
Je suis à Saint-Aubin-de-blaye, dans un charmant endroit. La dame est sympathique et je m'y sens bien contrairement à hier.
Sensation étrange: j'ai l'impression de passer mon temps chez les uns et les autres. Marcher j'aime cela, je me sens comme une puce a sauter de lits en lits.
Es-ce cela que doit être mon chemin?, « L’autre » prends un place importante. A méditer...
Mes réservations sont prisent pour Bordeaux.
Des pieds m'accompagnent sur mon chemin, je les tiens fort, collés sur mon bourdon, ils m'aident a me donner la force d'avancer.
Je pense à Frédéric qui n'est pas très en forme aujourd'hui. Il fait un super boulot de journaliste et suis content qu'il puisse avec moi, faire ce chemin, moi dans la marche lui dans les écrits et le ressenti, nous n'avons pas à communiquer longtemps par téléphone, il ressent ce chemin avec moi.

Lundi 14 juin :

Oh la la !! Que de route parcourus ! Je suis ce soir à Moustey, près de Muret dans les Landes. Beaucoup de choses faites depuis St-Aubin:
Chez Madame Lucas à Saint-Aubin, j'ai recroisé Simone et Paul (rencontré la première fois à Puyrolland puis à l'entrée de Saintes).
A Blaye, j'ai dormi à l'hôtel près de l'embarcadère, le passage du bac fut une expérience émouvante car j'ai pris conscience du chemin parcourus et l'idée sans doute de changer de département est pour beaucoup aussi. J'ai pris conscience a ce moment là que je n'étais pas un marcheur ordinaire, si je peux m'exprimer ainsi, mais un futur pèlerin en quête de son existence.
La traversée du médoc ne m'a pas laissé un souvenir formidable (manque d'indications), et l'arrivée à Blanquefort fut pénible, j'ai tourné en rond pendant une heure avant de trouver mon point de chute dans l'attente du taxi qui devait me déposer à Gradignan.
J'avais choisi ce transport pour traverser Bordeaux, car je craignais de la traverser un samedi après-midi. J'ai eu une super surprise en discutant avec mon chauffeur, il a été super sympa, ne m'a pas fais payé autant que je pensais, et il était très intéressé par Compostelle. Merci Jacky.
Au prieuré de Cayac j'ai retrouvé Albert. Le lendemain, parti tôt pour Le Barp, où je ne suis pas resté (je ne me sentais pas bien au refuge minuscule et mal aéré), et surtout parce que je me sentais en jambes, j'ai prolongé jusqu'à Mons. Ma « folie », car je n'ai pas écouté mon corps mais ma tête, fut récompensée par un gîte super dans les bois.
J'y ai dormi seul.
La journée d'aujourd'hui donc du Lundi 14 fut une journée franchement emmerdante, pénible, je me suis paumé et paumé et suis arrivé à Moustey pas franchement satisfait de moi. Peu de kilomètres aujourd'hui par rapport à hier mais alors horrible. J'ai passé la moitié de ma journée aux bords des routes frôlé par des camions, des voitures.
Je dors ce soir en tipi, Albert vient d'arriver.
Les jours passent et mon chemin se poursuis vers QUOI ? Vers QUI ?.

Mardi 15 Juin :

Après une magnifique étape ou j'ai traverser les Landes, me voici à Labouheyre dans le parc de le ville (ou commune). J'attends 15 h que les hospitaliers nous ouvrent leur porte.
Comme je l'ai écrit la journée était superbe! J'étais bien dans cette immense forêt, c'était calme, magnifique...
J'ai ressenti comme un calme intérieur, un bien être.
De toute la journée, j'ai suivi Albert mon « compagnon de route » et j'avoue que j'ai pas trop regardé mon guide. Les landes ce n'est pas la Gironde, tout est bien indiqué.
Ce soir je dors chez Jacqueline et Jacques qui habitent rue Jacques, ils sont prédestinés!!
Je suis donc dans ce parc aux arbres dont les branches se touchent, ça sent bon et j'attends j'attends. C'est ça aussi la vie on dépend parfois des autres.
Aujourd'hui des questions parfois les réponses me viennent.
Je chemine à l'intérieur comme à l'extérieur, il me reste du chemin, beaucoup de choses à comprendre...

Mercredi 16 Juin :

Cela fait 15 jours que je suis parti, mais j'ai l'impression que c'était hier.
Aujourd'hui journée pluvieuse.
J'ai beaucoup cheminé avec Albert d'ailleurs nous nous retrouvons le soir aux gîtes quand nous nous perdons de vue au cours de la journée.
Ce soir c'est Onesse/Laharie, j'ai l'impression ce soir de passer mon « examen de pèlerinage » pourquoi ? Je n'en sais rien..
Nous sommes arrivés tôt (vers 12h30) et sur le chemin j'ai eu cette réflexion en suivant Albert: «  il est mon père du chemin », au loin en le voyant marcher, j'ai pensé comme à une transmission de sa part, comme un fils avec son père. Comme si je devais apprendre de lui quelque chose. Il m'emmène avec lui et à Saint-Jean-Pied-de-Port, je prendrais mon envol vers moi même. Voilà ma pensée.
Je ne crois pas au hasard il y a un raisonnement à tout ça. Je pense que inconsciemment il me transmet une sorte d'initiation, un apprentissage à ma vie d'homme. C'est drôle car j'ai besoin de sa présence tout en sachant qu'un jour, nous devrons nous « séparer » et que commencera mon envol vers la maturité.
Je ne sais pas si j'irais à Compostelle d'une traite, à voir en fonction du monde, du temps, j'attends un signe...
En attendant le séchage, nous avons discutés avec la maitresse des lieux, une femme de 78 ans, vive, alerte. Je ressens comme un besoin de partage maintenant, et je remercie le Seigneur de me conduire chaque jours plus loin.
Je me sens fort et en jambes.

Jeudi 17 Juin :

Me voici à Taller, après une journée solitaire.
Je suis parti tôt de Onesse, et j'ai retrouvé Albert mon compagnon de route, au gîte communal. Il à fais relativement bon mais à l'heure ou j'écris il se met à pleuvoir.
La journée d'aujourd'hui ma semblé longue, et je n'ai pas spécialement pris de plaisir a marcher. J'étais agacé car je ne pouvais pas envoyé de photos correctement. Mon arrivée à Taller fut comme la journée anonyme, je n'y ai rencontré personne, juste deux pèlerins à vélo à Lesperon (ou j'ai pris un café).
Je vais me reposer car je suis un peu fatigué. Demain j'arrive à Dax, que de chemins parcourus...

Dimanche 20 Juin :

Me voilà à Villenave/Bibouze dans le pays Basque.
J'ai très mal à la cheville et j'ai du couper mon étape en deux.
J'espère arriver à SJPP Mardi.Je suis toujours avec Albert nous avons bien sympathisé depuis notre première rencontre.
J'avais délaissé l'écriture depuis quelques jours, pas d'envie particulière.
Je n'irais pas en Espagne car la providence, le signe du chemin attendu est arrivé: j'ai eu un appel de Leclerc Fontenay-le-Comte pour un entretien d'embauche Vendredi.
Cela me permettras de rallier SJPP et d'avoir le temps de remonter par le train sans doute. Tout arrive à temps c'est super!!
Mais j'ai qu'en même très mal à la cheville, j'espère arriver à SJPP.

Lundi 21 Juin :

Arrivé à Ostabat par un beau temps, nous sommes logés dans un super gîte devant les Pyrénées qui se dressent fièrement devant moi. Demain c'est ma dernière journée de mon chemin, j'espère reprendre le chemin dés que possible et aller à Compostelle, mais la providence me fera peut-être avoir un travail, depuis le temps ou je ne fais rien il serais temps pour moi de retravailler.
Je suis un peu sorti de ma bulle et me reste plus qu'a secouer les plumes et a voler!!!
La douleur est toujours présente mais moins intensément qu'hier. Aujourd'hui j'ai principalement voyagé avec Albert, nous avons d'ailleurs galère pour retrouver un sentier
non balisé, le fermier ne voulant plus voir de pèlerins passer sur son petit bout de terre!!
Le passage à la stèle de Gibraltar fut très émouvant et à ce moment j'ai pu vivre le pèlerinage en groupe.
J'avais commencé mon chemin avec des enfants handicapés rencontrés à St Hilaire La Palud, et ma dernière nuit je la passe avec des jeunes lourdement handicapés logés dans le même bâtiment. La dame, Nicole, qui dors dans notre chambre me dit que cela porte un nom (dont je me souviens plus), mais je sais que ce n'est pas du au hasard, la vie nous offre des signes, es-ce pour me dire que je suis chanceux d'être en bonne santé? Et qu'il faut que je sois plus humble avec ce que la vie m'offre? Il y a de cela je pense...
Ma vie de pèlerin ne fais que commencer ici alors que ma dernière nuit sur le chemin s'annonce.
Demain je marcherais pour la dernière fois avec ma coquille sur le dos.
Je sais que je reprendrais la route car le chemin de Compostelle est en moi à tout jamais.